LA CHAMBRE DES CERTITUDES DE WOLFGANG LAIB

La Chambre des certitudes de Wolfgang Laib est une grotte artificielle enduite de cire, creusée à même la montagne pyrénéenne.

Né à Metzingen en 1950, Wolfgang Laib est un ancien étudiant en médecine. Désireux de soigner les âmes aussi bien que les corps, ce voyageur inlassable, nourri de culture asiatique et de spiritualités orientales, développe un travail mystique. Son répertoire contient des gestes comme des rituels ou des offrandes, où la forme est réduite à l'essentiel. Il utilise exclusivement des matières naturelles comme la pierre, le pollen, la cire, du lait ou encore du riz.

Grimper jusqu’à la Chambre des certitudes de l’artiste Wolfgang Laib est un petit périple. Il faut tout d’abord monter jusqu’au prieuré de Marcevol pour y obtenir la clef, traverser le hameau d’Arboussols puis suivre les panneaux évidés d’un curieux sigle en M.

Tout le chemin en une ascension qui tient autant du pèlerinage que de l'ode à la nature jusqu'à ce lieu retiré. Le sentier odorant serpente entre les cistes et les chênes verts, le thym et la lavande. Un vaste panorama se découvre depuis ce coin des Pyrénées Orientales qui coiffe en face le Canigou : un mont sacré pour les Catalans.

Dans cette région semée d'ermitages et de monastères romains, vous voici au cœur de la montagne. Discrète, la Chambre des certitudes se niche au creux d'un dôme rocheux ; le même M se reconnaît dans une fente du rocher. L'espace est sombre, de petites dimensions. Dehors, la vie palpite, profuse et vibrionnante ; mille sollicitations vous arrivent. Dedans, les battements du cœur se mettent au diapason du lieu, ralentissent et s'apaisent ; les fils s'atténuent ; la cavité vous englobe autant qu'elle vous pénètre de sa fraîcheur et de son arôme.

Dans cette cavité à même le Roc del Maure, les murs et le plafond sont enduits d’une couche de cire. Son parfum profond et délicat vous saisit d’emblée, sans toutefois vous entêter. Riche de symboles — épiderme tanné, muqueuse utérine, art pariétal —, la cire confère à la pierre la douceur d'une peau tendue, la couleur mordorée du vieil or et du miel. Entre matrice et tombeau, abri maternel et enclos funéraire, chambre mortuaire et sarcophage, la grotte embaume et délivre cette seule certitude : ici tout commence et tout finit.

La visite de la Chambre des certitudes est en accès libre ; le point de départ est le village d'Arboussols. Si vous pensez passer par les Pyrénées cet hiver, n'hésitez pas à vous y arrêter. Pour ceux qui seraient plus citadins, le travail de Wolfgang Laib sera présenté dès le mois de mars au Musée de l'Orangerie à Paris. Nous vous souhaitons de bonnes vacances et nous vous retrouverons à la rentrée.

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